Photo : Goldo
Messieurs Delmotte, I represent my own ego (in falling), nobody is perfect (2), latex, 15 exemplaires, H. : 190 cm
Place du Marché, 4000 Liège
Intégrer une pièce à l’environnement de la place du Marché tient de la gageure. Il y a beaucoup de choses : des arbres, des fontaines, des magasins (en ce compris des night shops), des cafés, des restaurants avec leur terrasse et leurs clients et même un hôtel de ville et un commissariat. « J’étais assis sur un banc avec l’idée qu’il fallait intervenir ici. J’ai ressenti comme un effondrement qui m’a amené à la réflexion qu’il fallait cette fois encore repartir de moi-même », explique l’artiste … d’un « moi-même » en outre reconnaissable au premier coup d’œil : cheveux gominés au plus près d’un crâne étroit et costume-cravate au plus près d’un long corps longiligne et incongru. Messieurs Delmotte a ainsi proposé pour Ennemis publics un autoportrait sculpté et tiré en latex (15 exemplaires) à disposer dans les arbres, les fontaines, les magasins (en ce compris les night shops), les cafés, les restaurants avec leur terrasse et leurs clients et même à l’hôtel de ville et au commissariat. I represent my own ego (in falling), nobody is perfect (2) n’est pourtant pas une œuvre de circonstance. Le trait volontairement caricatural du portrait, les « méchants » matériaux employés et l’occupation (voire l’omniprésence) spatiale de l’installation donnent à l’ensemble une charge burlesque tout à fait dans le registre de Messieurs Delmotte. On retrouve encore ses préoccupations pour les jeux de double, l’identité ou la mise à distance de l’artiste …
Du point de vue de l’histoire de l’art, il faut reconnaître que le genre de l’autoportrait sculpté et placé dans l’espace public est rare. Quelques artistes contemporains comme Alighiero Boetti avec son Autoritratto (1993) s’y sont essayés. La référence la plus évidente est à chercher ailleurs, dans l’œuvre d’André Franquin : Lagaffe et son célèbre Gaston en latex ; « Il me fait penser, explique Messieurs Delmotte, à l’archétype de l’artiste ‘en institution’ qui ne sait trop que faire mais peut inventer une quantité de choses ».
ENNEMIS PUBLICS 
Cette exposition en plein air est vraiment très intéressante, elle permet à chacun de découvrir des artistes et leurs œuvres sans avoir besoin de pousser la porte d’un musée.
Les messieurs Delmotte sont vraiment géniaux! Cette façon d’être disposés place du marché et dans ces alentours comme tombé du ciel est vraiment chouette. J’aime particulièrement celui sur le lampadaire et ceux dans les arbres. C’est une idée original qui sort de l’ordinaire et qui interpelle.
Félicitation à l’artiste.
Legat Florence
HELMO-ESAS BAC 1
(approches de technique en travail social groupe 10)
La première fois que j’ai eu l’occasion de voir « cette œuvre », ( Entre guillemets car il y a plusieurs poupées en latex ) , j’ai trouvé cette idée très originale mais un peu narcissique . Étant d’une nature très curieuse, je suis retourné place du marché et me suis intéressée aux réactions des personnes sur place. Ces Messieurs Delmotte m’ont alors apparu beaucoup moins narcissique, étant donné les réactions des gens. Je n’en dit pas plus car il s’agit du travail à faire d’ici peu, mais je me réjouis de faire cette expèrience!
En outre, je trouve le texte très clair dès la première lecture et suit très enthousiaste quant au projet ! 🙂